Rattachée au Département d’histoire de l’Université du Québec à Montréal, la Chaire de recherche du Canada sur la question territoriale autochtone a été créée en 2004. Elle poursuit trois grands objectifs.
Le premier, d’ordre théorique, vise à renouveler la réflexion sur la question territoriale autochtone, en interrogeant de manière critique les paradigmes à l’intérieur desquels se situe la recherche historique dans ce domaine. Depuis quelques années, la perspective juridique influence directement les travaux entrepris sur cette question, l’histoire s’y trouvant très souvent instrumentalisée pour faire reconnaître les droits des Premières Nations ou, au contraire, pour en contester le bien-fondé. Les recherches menées dans le cadre de cette Chaire visent donc à analyser les modalités selon lesquelles la judiciarisation de l’histoire impose une approche particulière dans le traitement de cette dimension du passé des Premières Nations.
Le second objectif de cette Chaire est davantage d’ordre méthodologique. Il s’agit, à partir d’un champ d’observation spécifique — les anciennes colonies britanniques du centre et de l’est du Canada — d’étudier la manière dont la question territoriale autochtone fut traitée, principalement à travers le processus de dépossession, qui a conduit au confinement des Amérindiens dans les réserves et à la mise en œuvre d’une politique de tutelle. Cette recherche couvrira une période charnière dans l’évolution de la question territoriale autochtone, celle qui va de la conquête de la Nouvelle-France, en 1760, à l’adoption de la première Loi sur les Indiens, en 1876, qui formalise le système des réserves indiennes dans un carcan juridique strict.
Le troisième objectif de cette Chaire est de créer un lieu de formation et de réflexion sur la question territoriale autochtone. Cette Chaire vise ainsi à assurer un encadrement de haut niveau pour les stagiaires postdoctoraux et les étudiants des 2e et 3e cycles, à créer un forum où les chercheurs pourront débattre de cette question en dehors des contraintes de la « commande » et à mettre en place un lieu favorable à la diffusion des recherches, par le biais de colloques, de journées d’études, de conférences et de publications.